Principes de traitement
Lorsqu’un patient perd une, plusieurs ou la totalité de ses dents, il en résulte une fonte osseuse se traduisant par une résorption du rebord alvéolaire. Les tissus mous (gencives) supportés par l’os suivent cette résorption et il en résulte une perte de support pour les implants à poser ainsi qu’une disgrâce esthétique. Ce processus survient lors de la perte de dents qui peut être d’origine traumatique, carieuse ou parodontale (déchaussement).
Le traitement associé à cette perte osseuse varie selon le degré de perte tissulaire. Dans certains cas, une dent pourra être extraite, sa racine remplacée par un implant et une dent provisoire posée immédiatement (on peut parler de dent en une heure).
Dans d’autres cas, plus fréquents, où la perte osseuse est plus sévère, il faudra attendre plusieurs mois avant de mettre l’implant en fonction. La perte osseuse peut même atteindre en degré tel qu’une greffe osseuse sera nécessaire.
Il en résulte une durée de traitement allongée, un surcoût lié au nombre d’interventions ainsi que leur complexité. Il existe donc différent types de traitements liés à l’état clinique du patient et non pas un traitement universel.
Edentation unitaire
Un implant peut être une indication du choix pour le remplacement d’une dent. Il évite de tailler les dents voisines pour faire un bridge. Le coût biologique est peu élevé.
Exemples cliniques:
1- Perte d’une canine supérieure traitée par la pose d’un implant sur lequel est fixée une couronne céramique. Résultat à 1 an et 12 ans.
2 – Agénésie (absence à la naissance) d’une incisive latérale supérieure chez une patiente de 17 ans. On peut noter le faible espèce disponible et la parfaite intégration de la dent sur implant. La précision dans le positionnement va influencer le résultat esthétique à long terme de ce type de traitement.
Edentation partielle
Dans des cas où plusieurs dents sont absentes, plusieurs implants sont nécessaires pour remplacer ces dents. Il est à noter qu’il ne s’agit pas de remplacer obligatoirement une dent par un implant. Le nombre d’implants à poser dépend de plusieurs facteurs:
• Le positionnement de la dent sur l’arcade dentaire (antérieur ou postérieur)
• La qualité et quantité de l’os support
• La pression exercée sur les dents / implants
Ainsi un patient jeune tonique aura besoin de plus d’implants qu’un patient plus âgé au tonus musculaire réduit pour le traitement d’un édentement similaire.
Du respect de ces paramètres dépendra le succès à long terme du traitement implantaire.
Traitement d’édentement plus étendu à l’aide d’implants et résultat à long terme.
Cas clinique:
Intérêt de la gestion des tissus mous:
Technique de régénération de papilles (P. Palacci)
La perte des dents s’accompagne de la perte de leur support osseux et gingival.
Il est important de reconstruire des tissus gingivaux autour des implants permettant d’obtenir non seulement une bonne santé de ces tissus, mais également de retrouver de façon durable l’esthétique alternée par la perte des dents.
Parmi les techniques utilisées lors de l’aménagement de tissus péri-implantaires, la technique de régénération de papilles de Patrick Palacci, permet de recréer de façon fiable et reproductible des formations tissulaires similaires aux papilles interdentaires préexistantes. La gestion des tissus mous est un élément primordial dans le succès de ces cas esthétiques.
Vues schématiques illustrant le principe de la technique de régénération des papilles (Illustrations Jean Veltcheff)
Gestion des tissus durs – Greffes osseuses
Perte de substance sévère
Dans le cas de pertes de substance sévères (perte de dents, fractures, traumas…) il est impossible de poser des implants de façon optimale. Il faudra alors recréer le volume osseux perdu permettant non seulement de poser les implants mais aussi d’avoir un support adéquat pour les tissus gingivaux. On peut avoir recours à des biomatériaux ou de l’os autogène (prélèvement sur le patient). Les prélèvements de greffes autogènes peuvent être extra-oraux (crête iliaque, calvanium) ou intra-oraux (cavité buccale) Les greffes extra-orales étant réservées aux cas de délabrement extrêmes.
Dans le cas présent l’incisive centrale supérieure droite a été extraite à la suite d’une fracture de la racine. Il en résulte une dépression relative à la perte de substance qui sera corrigée par l’apposition d’un greffon prélevé dans la région symphysaire (menton).
Certain cas sont plus complexes et feront intervenir une combinaison de techniques chirurgicales (greffes osseuses, conjonctives) et prothétique afin d’obtenir un résultat esthétique final satisfaisant. Comme on peut le voir sur le cas antérieur maxillaire avec perte de dents et de rebord alvéolaire consécutif à un traumatisme.
Des greffes osseuses combinées à des greffes gingivales ainsi que la PP technique permettant de :
- Positionner les implants de façon optimale
- De recréer un environnement gingival sain
- D’élaborer une prothèse d’aspect naturel et esthétique