Le succès d’un traitement implantaire est conditionné par la prise en compte d’un certain nombre de facteurs:
- La gestion des tissus durs (os),
- La gestion des tissus mous (gencive),
- La qualité de la restauration prothétique,
- La réponse à la demande esthétique.
On peut représenter le traitement implantaire par une pyramide. Au sommet de celle-ci se trouve le traitement esthétique, la base représentant le traitement implantaire en général. Il est à noter que tous les patients à implanter ne se trouvent pas au sommet de cette pyramide, car bien souvent c’est la fonction (mastication) qui prime.
Plus la demande esthétique est élevée, plus le traitement esthétique sera long complexe et onéreux.
Tous les patients ne sont pas candidats au traitement esthétique optimal. De même, tous les praticiens ne sont pas à même de conduire ce type de traitement dans leur totalité.
À la base du traitement implantaire se trouve le tissu osseux (os). L’implant est une vis qui est fixée dans l’os et permettra d’ancrer une prothèse (couronne, bridge) fixe. Il est donc indispensable avant tout traitement d’évaluer avec minutie la qualité et la quantité osseuse. Le nombre et la position de ces implants est dépendant de ces deux paramètres.
Ainsi pour un os peu dense, de faible épaisseur et en présence de forces occlusales (masticatoires) élevées, il faudra poser plus d’implants que dans un os sain de bonne qualité et suffisamment épais.
C’est aussi pour cela que dans certain cas il faudra envisager des greffes osseuses, permettant de renforcer la base osseuse et insérer des implants avec un bon pronostic à long terme. Par dessus la base osseuse se trouvent les tissus mous (gencive), ceux-ci recouvrent l’os et font la jonction entre l’extérieur et l’intérieur en présence d’implants. L’implant en titane, parfaitement soudé à l’os est également parfaitement toléré par les tissus gingivaux.
Dans le cas d’un demande esthétique élevée, il faut prendre en considération:
- La forme, couleur et texture des tissus gingivaux
- La présence de papilles entre les dents permettant de rendre un aspect naturel à la restauration implantaire.
Le dernier point à prendre en considération est la précision du positionnement implantaire.
Un millimètre, 10 degrés peuvent dans certain cas faire basculer le traitement du succès vers l’échec et vice-versa.
Si lors de traitement de patients totalement édentés, la précision n’est pas essentielle (car la fonction prime). La précision de l’acte chirurgical devient capitale dans le cas d’édentement partiel (plusieurs dents absentes) ou unitaire (une seule dent absente) principalement dans le secteur maxillaire antérieur.
Classification:
Les docteurs Patrick Palacci et Ingvar Ericsson (Göteborg – Suède) ont conçu et présenté une classification aujourd’hui mondialement reconnue permettant d’évaluer les cas à traiter en fonction des résorptions de tissus durs, mous ainsi que les papilles interdentaires mettant en lumière la difficulté croissante de restitution « ad integrum ».
Cette classification peut être utilisée par le chirurgien, le spécialiste en prothèse et même le patient qui comprend ainsi qu’un cas de class 1 A sera infiniment plus simple à traiter qu’un cas en class 3 C par exemple. Dans ce cas il faudra rajouter de l’os et des tissus mous afin d’obtenir un résultat fonctionnel et esthétique optimal. Les cas présentés illustrent différentes situations cliniques ainsi que leurs solutions implantaires.
Cas Antérieur maxillaire:
Remplacement de deux incisives latérales absentes (agénésie) par deux couronnes sur implants.
Résultat final après traitement orthodontique visant à rétablir un espace adéquat entre les dents afin de pouvoir mettre deux implants
en position 12 et 22.
Résultat à long terme (17 ans) Vue frontale, latérale et le sourire de la patiente. Ligne du sourire haute, mobilité des lèvres élevée.